Jour de fête ou jour de deuil ?

Publié le par Bernard Bonnejean

 

Jour extraordinaire en tout cas

Aujourd'hui, pour les chrétiens, est un jour vraiment pas comme les autres, où on ne sait trop si l'on doit pleurer ou se réjouir. Normalement, en ce Vendredi saint, quand le Fils de l'Homme est mort sur la croix pour sauver l'humanité entière, je devrais me taire, par respect. J'ai décidé de passer outre, non  par vanité ou esprit de désobéissance, mais pour rendre hommage à mon Ami Jésus.

Je sais qu'en agissant ainsi, je vais me priver de la présence de beaucoup d'entre vous et que j'aurai à en souffrir.

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Aujourd'hui, Dame Catherine ne paraîtra pas. Ce n'est ni pour m'humilier ni pour m'ennuyer, juste parce que la religion ne la concerne pas. Dit-elle. Je respecte son silence, même si je ne le comprends pas, car nous avons tant de vérités communes, malgré des perspectives d'approche différentes. Mais je puis faire cet effort-là quand j'apprends que partout dans le monde les persécutions contre l'Eglise recommencent de plus belle, comme dans les premiers temps :


Psaume 21

Tous ceux qui me voient me bafouent,
ils ricanent et hochent la tête :
« Il comptait sur le Seigneur : qu'il le délivre !
Qu'il le sauve, puisqu'il est son ami ! »

Oui, des chiens me cernent,
une bande de vauriens m'entoure ;
ils me percent les mains et les pieds,
je peux compter tous mes os.

Ils partagent entre eux mes habits
et tirent au sort mon vêtement.
Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin :
ô ma force, viens vite à mon aide !

Mais tu m'as répondu !
Et je proclame ton nom devant mes frères,
je te loue en pleine assemblée.
Vous qui le craignez, louez le Seigneur
!


Etoile jaune à six branches : le mot JUIF y figure en lettres imitant les caractères hébraïques 

De fervents catholiques qui passeraient par là me diraient que j'exagère, que je perds mon temps et que je risque de faire du tort à l'Eglise. Je ne sais pas. Je préfère placer ma confiance dans le Prophète, celui qui m'invite à parler devant tous et, parfois, contre tous. Des risques ? Bien sûr, mais aussi une assurance :

Lecture du Livre d'Isaïe 50, 4-7

Dieu mon Seigneur m'a donné le langage d'un homme qui se laisse instruire, pour que je sache à mon tour réconforter celui qui n'en peut plus. La Parole me réveille chaque matin, chaque matin elle me réveille pour que j'écoute comme celui qui se laisse instruire. Le Seigneur Dieu m'a ouvert l'oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé. J'ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe. Je n'ai pas protégé mon visage des outrages et des crachats. Le Seigneur Dieu vient à mon secours ; c'est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c'est pourquoi j'ai rendu mon visage dur comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu.


 

Et si je ne trouve pas les mots, je veux être le petite âne qui a fait un bout de chemin de la gloire à la croix :


 

 

Quelques jours avant la fête de la Pâque, Jésus et ses disciples approchent de Jérusalem, de Bethphagé et de Béthanie, près du mont des Oliviers. Jésus envoie deux de ses disciples : « Allez au village qui est en face de vous. Dès l'entrée, vous y trouverez un petit âne attaché, que personne n'a encore monté. Détachez-le et amenez-le. Si l'on vous demande : Que faites-vous là ? répondez : « Le Seigneur en a besoin : il vous le renverra aussitôt. »

Ils partent, trouvent un petit âne attaché près d'une porte, dehors, dans la rue, et ils le détachent. Des gens qui se trouvaient là leur demandaient : « Qu'avez-vous à détacher cet ânon ? » Ils répondirent ce que Jésus leur avait dit, et on les laissa faire. Ils amènent le petit âne à Jésus, le couvrent de leurs manteaux, et Jésus s'assoit dessus.

Un âne noir au bout de museau blanc dans sa prairie des Yvelines.

 


 

J'avoue ne pas avoir un grand mérite. Il ne mange rien, Jésus, il est léger comme une plume. Mais ce petit geste-là va peut-être me permettre d'aller au paradis avec les ânes, comme le demande Francis Jammes :


 

Lorsqu ' il faudra aller vers Vous, ô mon Dieu, faites
que ce soit par un jour où la campagne en fête
poudroiera. Je désire, ainsi que je fis ici-bas,
choisir un chemin pour aller,
comme il me plaira,
au Paradis, où sont en plein jour les étoiles.
Je prendrai mon bâton et sur la grande route
j'irai, et je dirai aux ânes, mes amis :
Je suis Francis Jammes et je vais au paradis,
car il n'y a pas d'enfer au pays du Bon Dieu.
Je leur dirai : Venez, doux amis du ciel bleu,
pauvres bêtes chéries qui,
d'un brusque mouvement d'oreille,
chassez les mouches plates, les coups
et les abeilles...
Que je Vous apparaisse au milieu de ces bêtes
Que j'aime tant parce qu'elles baissent la tête
doucement, et s'arrêtent en joignant leurs petits
pieds
d'une façon bien douce et qui vous fait pitié.
J'arriverai suivi de leurs milliers d'oreilles,
suivis de ceux qui portèrent au flanc
des corbeilles,
de ceux traînant des voitures de saltimbanques
ou des voitures de plumeaux et de fer-blanc,
de ceux qui ont au dos des bidons bossués,
des ânesses pleines comme des outres, aux pas
cassés,
de ceux à qui l'on met de petits pantalons
à cause des plaies bleues et suintantes que font
les mouches entêtées qui s'y groupent en rond.

 

 

Mon Dieu faites qu'avec ces ânes je Vous vienne.
Faites que, dans la paix, des anges nous
conduisent
vers des ruisseaux touffus où tremblent
des cerises
lisses comme la chair qui rit des jeunes filles,
et faites que, penché dans ce séjour des âmes,
sur Vos divines eaux je sois pareil aux ânes
qui mireront leur humble et douce pauvreté
à la limpidité de l'amour éternel.

Francis Jammes

 

 

A très bientôt, les amis,

Bernard Bonnejean

Publié dans religion

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B
Si bien, chère Samia, que nous pensons la même chose en fin de compte :<br /> <br /> Il est vivant !<br /> <br /> J'ai lu le Coran et j'ai trouvé son message admirable ! Je l'ai dit à notre épicier arabe du coin qui l'a dit à tout le monde, comme si c'était un exploit ! C'est marrant les préjugés !<br /> <br /> Bernard
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S
BONSOIR BERNARD.<br /> <br /> BONNE FETE ,tout d'abord.<br /> <br /> Pour nous les musulmans, le Christ n'est pas mort, il nous est dit dans le Coran qu'il a été élevé dans les cieux pour être sauvé de la crucification.<br /> <br /> BONNE JOURNEE.
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B
A Dame Catherine, à tous ceux et toutes celles qui passeront ici aujourd'hui :<br /> <br /> "La chair est triste, hélas! et j'ai lu tous les livres. - Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres - D'être parmi l'écume inconnue et les cieux !"<br /> <br /> Stéphane Mallarmé, Poésies (1898), Brise marine
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D
Un coucou amical quand même, Compère Bernard !
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