Election du nouveau pape (7)

Publié le par Bernard Bonnejean

 

 

Nouveau pape : la date du Conclave est fixée au 12 mars 2013

 

 

Assemblées préparatoires
des cardinaux

Lundi 11 mars 2013

Le déroulement du conclave

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Les cardinaux réunis pour leur huitième congrégation générale de « pré-conclave » ont en effet décidé le 8 mars 2013 que le conclave pour l’élection du futur pape débuterait demain mardi 12 mars 2013 dans l’après-midi sous la présidence du cardinal Giovanni Battista Re, premier des cardinaux évêques par ordre d’ancienneté, après une messe pro eligendo Pontifice Romano célébrée en la basilique Saint-Pierre le matin.
 

Messe, procession, serment

 

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Ils se réuniront l’après midi dans la chapelle Pauline d’où partira leur procession, au rythme des litanies des saints : on peut y contempler un tableau de la crucifixion de l’apôtre Pierre.

Les cardinaux doyen – Angelo Sodano -  et vice-doyen – Roger Etchegaray - étant âgés de plus de 80 ans, c’est le cardinal italien Giovanni Battista Re, premier des cardinaux évêques par ordre d’ancienneté, qui guidera la procession et présidera au Conclave « Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit », en prononçant ces paroles : « Que le Seigneur qui guide nos cœurs dans l’amour et dans la patience soit avec vous tous. »

Puis il soulignera que cette action est celle de toute l’Église: « Toute l’Église, unie à nous dans la prière, invoque instamment la grâce de l’Esprit Saint afin que soit élu parmi nous un Pasteur digne de tout le troupeau du Christ. »

Ils traverseront ensuite la Sala Regia pour arriver dans la Sixtine, en priant les litanies des saints, selon le rituel du Conclave – puisque c’est une assemblée liturgique et les cérémoniaires assistent les cardinaux –. Ils prient ensuite le Veni Creator.
 

 


Cette entrée en conclave est suivie de la prestation de serment : le cardinal Re lira le texte du serment, par lequel ils promettent notamment d’observer la Constitution apostolique de Jean-Paul II Universi Dominici Gregis du 22 février 1996 et de maintenir le secret avec tous. Chaque cardinal vient ensuite en procession promettre sur l’Évangile : « Je promets, je m’oblige et je jure. Que Dieu m’aide et ces saints évangiles que je touche de ma main. »
 

Méditation spirituelle et premier scrutin
 

C’est alors que le maître des célébrations liturgiques pontificales – Mgr Guido Marini – prononcera le Extra omnes - « tout le monde dehors » et tous ceux qui ne sont pas électeurs se retirent, sauf deux personnes, Mgr Marini lui-même et le cardinal non-électeur choisi pour donner une méditation aux électeurs.

Il a été choisi le vendredi 8 mars par l’assemblée des cardinaux : il s’agit du cardinal Prosper Grech de Malte. Cette seconde méditation, et celle offerte lundi dernier, au début des congrégations des cardinaux, par le P. Raniero Cantalamessa, capucin, Prédicateur de la Maison pontificale, sont prévues par la Constitution de Jean-Paul II (13d et 52).

 

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À la fin de la méditation, il se retirera, ainsi que Mgr Marini, pour laisser place au vote : des Gardes sont placés à la porte.

Un seul scrutin est prévu ce mardi 12 mars au soir, et donc, au terme du scrutin, une première fumée, sortant de la cheminée de la Chapelle Sixtine, et visible de la place Saint-Pierre, vraisemblablement noire.

Le cardinal Ratzinger a été élu pape rapidement, en 2005, après seulement 4 scrutins, un le soir, deux le matin et un l’après-midi du second jour.

Chaque jour, les cardinaux prieront ensemble « quelques parties » de la liturgie des heures – faite essentiellement des psaumes et des hymnes – et ils célèbrent la messe ou à Sainte-Marthe ou dans la Sixtine… Ils sont aidés par le Maître des célébrations liturgiques pontificales.

Les cérémoniaires assistent ensuite les cardinaux en distribuant les bulletins de vote (deux ou trois au moins) où ils doivent inscrire le nom du cardinal qu’ils veulent élire.

Au moment du vote lui-même, ils se retirent ainsi que le secrétaire du Collège des cardinaux, Mgr Lorenzo Baldisseri, qui aidera ensuite à brûler les bulletins.

Pour le vote, les cardinaux se lèvent un à un, vont placer leur bulletin sur une sorte de patène avec laquelle ils glissent ensuite le bulletin dans l’urne en appelant le Christ à témoin de la rectitude de leur conscience devant Dieu.

Les cardinaux dits « infirmiers » peuvent éventuellement recueillir le vote de cardinaux malades à Sainte-Marthe, dans une urne cadenassée.

Les « réviseurs » ayant contrôlé et les « scrutateurs » ayant dépouillé le vote, les bulletins sont brûlés, avec l’aide des cérémoniaires et du secrétaire appelés entre temps par le dernier cardinal diacre.

Si deux scrutins se suivent, les bulletins ne sont brûlés qu’après le second : donc en cas de 4 scrutins par jour, par conséquent il n’y a que deux fumées. On brûle aussi toutes les autres notes prises par les cardinaux, pour préserver le secret.

Les cardinaux ne se séparent qu’après avoir invoqué l’intercession de la Vierge Marie. Pour ce qui est de l’acceptation de l’élu, et de la suite du rituel, nous ne reparlerons dans un prochain article.
 

Les cardinaux participants
 

115 cardinaux de moins de 80 ans entreront en conclave. Il faudra les deux tiers des suffrages pour être élu pape, soit 77 voix.

Le conclave commencera 12 jours après le début de la vacance du Siège apostolique : la Constitution de Jean-Paul II prévoyait 15 jours au moins, 20 au plus. Mais le motu proprio « Normas nonnullas » de Benoît XVI (25 février dernier) prévoit que lorsque tous les électeurs sont arrivés à Rome, on puisse commencer le conclave.

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Pour préserver le secret des débats, et donc la liberté des cardinaux, des écrans électroniques sont en place autour de la salle du synode où ils se réunissent, a indiqué le P. Lombardi et le même genre de dispositif doit être mis en place autour de la Sixtine, de la résidence des cardinaux à la Maison Sainte-Marthe, et sur leur parcours entre les deux, avec une technologie « d’avant-garde ».
 

Le meilleur candidat ?
 

Pour l’élection du pape, quels sont les critères pour choisir le meilleur candidat ? Et quels sont les problèmes les plus urgents qu’il devra affronter ?

 

 

D’après le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, le nouveau pape doit être « un homme solide, de foi et qui aime le Christ ».

Les lecteurs interrogés par Zenit ont, en grande majorité, demandé un pape « jeune, joyeux et avec un grand charisme spirituel ».

Mais sur quels critères choisir un candidat au pontificat ?

Nous avons tenté de faire une liste de qualités personnelles que nous avons confrontées aux défis que l’Église devra affronter dès maintenant.

L’Église étant une institution millénaire et universelle, il est évident que la première qualité pour le candidat sera la connaissance des langues. L’italien, parce que le pape est l’évêque de Rome ; l’anglais et l’espagnol, parce que ces langues sont parmi les plus parlées dans le monde chrétien ; la langue de son pays d’origine, et une ou deux autres langues lui seront certainement très utiles.

Le candidat au pontificat doit avoir et manifester une foi profonde et un zèle apostolique. Il doit vivre sans cesse de la prière et des sacrements.

Il ne doit y avoir aucune ombre dans son histoire comme prêtre et comme homme.

Qu’il soit issu de la Curie ou un pasteur venant d’un diocèse, il doit être humble, sensible, charitable, brillant et concis en communication, un témoin exemplaire des vertus humaines et chrétiennes.

Il doit avoir une doctrine solide, être sûr et ouvert dans son rapport avec la modernité.

Il est très important que son parcours porte les traces évidentes de son efficacité dans l’annonce de l’Évangile. Combien de vocations, de baptêmes, de conversions a-t-il suscités ? L’annonce de la foi est un don de Dieu, mais le nombre et l’abondance de certaines manifestations sont un signe de la bienveillance du Seigneur. Un peu comme la reconnaissance des miracles pour canoniser quelqu’un.

Il doit encore être docile et savoir collaborer avec le Sacré collège, être libre et disponible pour servir le Seigneur et guider l’Église.

Il doit redonner la sérénité et un esprit de collaboration fraternelle dans la gestion de la Curie.

Mais les qualités personnelles ne suffisent pas, même si elles doivent être d’excellence pour un futur pape. Il est très important en effet de considérer les conditions historiques et de voir comment certaines qualités peuvent être utiles à la résolution des problèmes actuels les plus urgents.

L’élection de Jean-Paul II a eu lieu précisément au moment de la plus grande expansion de l’idéologie et du pouvoir communiste dans le monde.

L’élection de Benoît XVI est arrivée à une époque où était nécessaire une refondation interne de l’Église et de l’épiscopat mondial.

Il est évident que, en ce moment, les problèmes urgents pour l’Église catholique sont le renouveau de la foi et la nécessité d’une nouvelle évangélisation.

Ce n’est pas un hasard si Benoît XVI, aujourd’hui pape émérite, a lancé l’Année de la foi et de la nouvelle évangélisation.

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Pour redonner vie au continent européen qui a diffusé le christianisme dans le monde depuis 2000 ans, il faut des millions de jeunes qui vivent et pratiquent leur foi catholique et en témoignent joyeusement et avec enthousiasme.

Comme dans les premiers siècles, les chrétiens doivent étonner et conquérir le monde, avec le feu de l’amour qui découle de la connaissance profonde et passionnée du Christ.

Certes, il y a beaucoup d’autres problèmes qui attendent des solutions, comme : défendre des persécutions les chrétiens présents dans de nombreuses parties du monde, consolider un dialogue avec l’Islam et les grandes religions orientales pour limiter les fondamentalismes intolérants et violents, continuer à consolider le dialogue œcuménique avec les autres confessions chrétiennes jusqu’à parvenir à une nouvelle unité, promouvoir et garantir le respect de la liberté religieuse et des droits de l’homme, continuer à proposer une économie du don, à travers la fraternité, pour dépasser l’utilitarisme spéculatif et égoïste, enseigner et faire respecter les principes non négociables qui sont la base de toute civilisation, trouver un moyen pour dialoguer paisiblement avec la Chine pour pouvoir faire reconnaître les évêques nommés par le pontife romain.

Mais aucun de ces problèmes ne pourra être affronté et résolu de manière adéquate sans une foi passionnée et si la nouvelle évangélisation n’est pas rapidement menée.

Au vu de l’histoire du pontificat, nous sommes sûrs que l’Esprit-Saint saura choisir le meilleur candidat et le plus adapté aux temps que nous vivons.

 

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© Anita Bourdin et Antonio Gaspari pour Zenit. 

Publié dans religion

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