HONTE À VOUS !
Victimisation à domicile
« Eh bien ! Tu en fais une tête ! Qu’est-ce que tu as ? Tu es malade ?
— Qui ? Moi ?
— Tu vois quelqu’un d’autre dans la maison ?
— Mais pourquoi veux-tu que je sois malade ? Je me demande bien pourquoi je serais malade. Tu me vois toujours malade !...
— Alors, si tu n’es pas malade, tu fais une autre tête, hein !, parce que je sens qu’on va encore passer un week-end agréable ! J’ai dit quelque chose ?
— Mais non ! C’est pas toi !
— Je me demande qui c’est si ce n’est pas moi. C’est encore ta saleté d’Internet…
— Ma « saleté d’Internet », comme tu dis, si je l’avais pas, je me demande ce que je ferais de la journée… Et puis on y fait des rencontres sympathiques, parfois. On peut même avoir des conversations enrichissantes !
— Oh ! je sais bien que je ne suis pas très intéressante. Je n’ai pas fait de longues études, moi !
— Et ça y est : c’est reparti ! Mais tu n’y es pour rien !!
— Ils t’ont fait du mal ?
— … … …
Et toi, comment as-tu passé ta journée ? C’est bizarre le temps qu’il fait pour un mois de novembre. Une douceur pareille, ça s’est jamais vu.
— Bon ça va, j’ai compris. Je téléphone à Nelly. Au fait, tu peux nous rejoindre si tu veux vers quatre heures, pour un café. Si ça te dit, bien entendu.
— Et voilà ! C’est quand même malheureux ! Tu me demandes de parler : je parle. Et tu fiches le camp, je ne sais même pas pourquoi. Ah ! je te jure, on vit vraiment une drôle d’époque ! Plus de dialogue, plus de communication, chacun pour sa pomme ! Et en plus il faudrait avoir le sourire ! Faire comme si de rien n’était ! Mais je peux pas t’en empêcher ! Tu veux aller avec Nelly ? Eh ben, va donc avec Nelly !
— Toi, ça va pas, hein ? Tu ferais mieux de me le dire tout de suite, ce qui ne va pas. De toute façon, je te connais, tu vas finir par me le dire !
— … … …
— Alors !!??
— Y’en a un qui m’a dit : « Honte à vous ! »
— Et c’est tout ??? Tu le connais même pas, je suis sûre ! Qu’est-ce que tu lui as dit, pour qu’il te dise ça ?
— Des trucs sur les Israéliens et les Palestiniens. Ils disent tous que je suis antisémite.
— Antisémite ? Pourquoi tu serais antisémite ? T’en connais beaucoup des juifs, toi ? D’ailleurs, je me demande bien où on les trouverait à Laval. Je ne suis même pas sûre qu’il y en ait.
— Mais c’est pas le problème !! On discute entre nous, comme ça. Pour dire ce qu’on pense. Ou pour se détendre.
— Ah ! c’est gagné ! On peut dire que tu es détendu depuis que tu t’es remis à ce machin ! Tu ne peux pas te remettre à tes livres, non ! … … … Antisémite ! Non, mais franchement, il y a de quoi rire !
— Eh bien ris si ça t’amuse ! Moi, j’ai pas envie. C’est grave !
— Bon, écoute, on va regarder un film comique. Tu verras : ça ira mieux après !
— Si tu veux. Qu’est-ce que tu veux regarder ?
— Un que t’aimes vraiment beaucoup. Attends ! Ah ! Rabbi Jacob, ça te dit ?
— ??????????????? »
Bon dimanche à tous,
Nanard le pestiféré.