Cadeau de poète (3)

Publié le par Bernard Bonnejean

 

Hommage de Laval

 

à


tous les Balgentiens, Orléanais, Parisiens, et autres

 

  vendredi 30 janvier 2009

 

Vous êtes nombreux, sachez-le, à être venus "jeter un oeil", comme on dit, sur ce blog consacré ces jours-ci à la poésie. Nous vous le rendrons, votre oeil. Soyez sans crainte ! Il en sortira rajeuni, purifié, revirginisé, transfiguré, ouvert sur un monde que peut-être certain(e)s n'imaginaient même plus encore possible dans cette ambiance de tournant de siècle, folle, meurtrière, égoïste, rationaliste jusqu'au mensonge et utilitaire jusqu'à l'esclavagisme.

 

Vous êtes venus juste pour voir ? Et alors ? Vous avez vu et c'est l'essentiel.

 

Vous n'êtes pas assez savants pour avoir osé commenter ? Là, vous avez tort. Les petits enfants sont de très grands poètes et les grands poètes sont de petits enfants.

 

Mais aujourd'hui, vous êtes revenus dire bonjour à Olivier, notre poète. Peut-être aussi au revoir. Et il vous le rend au centuple, votre salut, avec un cadeau inouï : l'hommage de quelques inédits de l'an passé.

 

Et moi, je suis fier de vous connaître et content que vous appréciez.

 

Bernard et Olivier

 

 

 

 

 

(quelques poèmes de l'année 2008)

 

 

Vous poussez vers moi votre main

comme le soleil avance


te revoilà narcisse sois

le bienvenu

et ton sillage de passereaux


nous redirons les mêmes mots nous

redirons les mots.

 

 

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Qu'il gèle qu'il grêle le froid

ne me pénètre pas


tombent les tours

j'ai mes amours


je caresserai la grande araignée

ne pleurerai pas aujourd'hui.

 

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Puis grelottant

puant dehors puant dedans

roule ta laide bosse tes jarrets tortus de questionné


dans l'église il y a du pain


attend l'été mais l'été

va pas seul.

 

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en pensant encore à François Villon


Loque jetée des geôles tu

fus franc écolier

qui chantais de tes trente dents

à faucher les tulipes.

 

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Un chien aux yeux rouges je l'étriperai

un chien aux yeux rouges me déchirera


il court devant

il court derrière

c'est doux de marcher sur ce chemin-là


là reviendrai-je jeter dans l'eau des pierres

chuchoter la chanson que tu sais ?

 

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Ferme les fenêtres

occupe tes mains


si ça tient dehors

ce qui va dehors


mais la grosse mouche

grésille dedans.

 

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Ca fume dans le coin du pré

où se tasse un qui n'a pas de maison


je cours au large à l'arrivée

la douche lavera ma sueur


il dit Eugène

les créanciers.

 

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à Suzanne Sens, avec amitié


Allant là

où les morts

où les monstres


en vain mais

pas pour rien


bonne Suzanne qui croyez au bon dieu priez.

 

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L'or lavé des rivières et l'or

que le diable aura fait suer du plomb

fulgurent pareil mais


un marque de lèpre

la gorge des vierges


médite ça troubadour.

 

 

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Lorsque je serai mort je serai mort

mais quand je vais mourir je vais mourir


vous souriez vous


montrez vos dents qui sont des os.

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Olivier Bourdelier

 

UN OISEAU COMPLIQUÉ

 

 

Collection DOUTE B.A.T.

92 pages

21,5 x 14

ISBN : 978-2-84587-171-7

12 €

 

Société des Editions Tarabuste

Rue du Fort

36170 Saint-Benoît-du-Sault

Publié dans poésie

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